mercredi 23 décembre 2015

De retour...

Voilà un long moment déjà, j'ai été hospitalisé suite à un problème de santé assez grave. Je sors de l'hôpital et me dis : Saperlipopette ! Et Sacrés Ancêtres !

Du coup, je reviens et je vois des choses pas très claires. Il est temps, mesdames, messieurs, de vous raconter la (presque) histoire de ces derniers mois :

Alors que j'étais installé dans mon fauteuil Louis XV et contemplais les plis de la robe de Tatie Ursule sur une vieille photo agrandie et encadrée ; alors que je sirotais mon cigare et fumais mon whisky ; alors que je réfléchissais diaboliquement à un nouvel article sur les généalogistes et Christophe Lambert, des hommes en blanc ont défoncé la porte et ont hurlé « Au nom du code déontologique de la FFG, au nom du Tout-Puissant Dieu du bon goût, au nom de l'Amicale des Blogs Persécutés par Sacrés Ancêtres!, nous vous internons » C'est ainsi que je me suis retrouvé avec une camisole (encore !) et que j'ai été cloîtré tel un moine pour avoir reluqué sous les jupes de la mère supérieure, dans un hôpital. Après une séance d'électro-chocs et voyant que j'avais d'autres idées d'articles, on m'a relâché.

Je suis donc de retour parmi vous, chers amis. Je me connecte sur Twitter et là, que vois-je !, des pubs pour du chorizo, des pancakes, etc. Comme dirait mon ami bleu à l'épaisse fourrure : « Que Dieu me patafiole ». Après une enquête dans les archives, je découvris avec stupeur que mon compte avait été piraté par... ma propre mère. J'ai supprimé les tweets, j'ai déconnecté mon compte de la tablette de ma mère et lui en ai touché deux mots lors du petit-déjeuner. Prise d'un fou-rire inexplicable, s'étouffant avec ses pancakes tweetés dans son café probablement aussi tweeté elle a présenté ses plus plates excuses... Essayant de garder mon sérieux, tel Eastwood dans un film de Sergio Leone, mâchant une vieille allumette syphilitique, je la regardai alors de travers. Mais comment garder son sérieux avec cette réponse : « Mais, je croyais que je tweetais automatiquement, sans compte. » Arf ! Comment Mother Minitel a-t-elle pu faire un fils généalogiste branchouille. Comment est-il possible de croire que l'on peut twitter dans le vide ! Genre personne ne la suit mais elle twitte quand même ! C'est comme si elle avait posté une lettre sans adresse ! 

Bref, tout ça pour dire que de cette presque histoire sort une presque maxime : Ne jamais, jamais, laisser votre compte à disposition de gens de l'Ancien Temps, de l'époque des minitels, des pigeons-voyageurs, des Forbans, des pantalons pattes d'éléphants, en somme, des gens qui ne sont pas aussi branchouilles que nous.

Ah sacrés ancêtres ! (je t'aime quand même maman)

samedi 24 octobre 2015

La bibliothèque idéale

Sacrés Ancêtres! aime les livres, ça vous le savez. Il en parle à chaque fois qu'il le peut. Parler de livres généalogiques, c'est bien, cependant, à quoi peut bien ressembler une bibliothèque idéale ?
C'est une question un peu saugrenue puisque l'on est sur un blog de généalogie : la bibliothèque idéale est celle qui nous permet de mieux connaître nos ancêtres.
Oui, mais, est-ce suffisant ? Est-ce que cela fait de notre bibliothèque une bibliothèque de « gentilhomme » ? Finalement, est-ce qu'une bibliothèque qui ne contiendrait que des livres d'histoire serait digne du nom de « bibliothèque » ?
Si je me pose la question, c'est simplement que je me trouve face à ce problème. Ma famille possède une vaste bibliothèque, mais presque essentiellement tournée vers les sciences humaines ; en littérature, presque rien. Mon père a acheté il y a un ou deux mois un poche des Fables de La Fontaine car on n'en avait pas d'exemplaire. Je sais, les Poche, c'est caca, mais en attendant, il y a au moins le texte dedans...
Est-ce qu'une bonne bibliothèque ne doit pas contenir les classiques de la littérature ? Les classiques des sciences sociales ? En somme, les livres indispensables à une bonne culture ? Ne pas avoir un livre ne veut pas dire qu'on ne l'a pas lu. J'ai acheté un Kindle et je lis beaucoup dessus, j'y ai lu Proust, j'y lis Zola et Chateaubriand. Mais que diraient nos descendants s'ils étaient face à l'inventaire de notre bibliothèque dite « physique » ?
Petit intermède : Pendant longtemps, l'historiographie s'est contentée de regarder dans les catalogues de bibliothèque les livres possédés mais aujourd'hui, l'historien s'intéresse de plus en plus aux livres lus. Cela conduit à dire que ce n'est pas bien grave si vous n'avez pas tous les classiques chez vous tant que vous les avez lus.
Cependant, je continue d'avoir honte de ma bibliothèque car elle ne contient pas les classiques. Mes parents ont balancé quelques milliers de Poche qu'ils possédaient et j'ai continué le mouvement en jetant mes Poche déglingués ou en les donnant.

Une fois la liste des livres à se procurer définie (suivant vos goûts notamment), quelle édition se procurer ? Je ne m'adresserai pas aux bibliophiles convaincus qui vont chercher l'édition originale, ou la reliure parfaite, ceux-là savent très bien quelle édition ils veulent. Je m'adresse aux autres, ceux qui, comme moi, n'ont pas un gros budget et ont pourtant envie de s'acheter ces classiques. Il existe, sur Ebay et sur d'autres sites, des éditions anciennes plus ou moins bien reliées et à des prix plutôt intéressants. Je pense aussi à La Pléiade qui offre dans un écrin agréable des éditions critiques de référence. Je considère La Pléiade comme des livres importants qu'il est bon de posséder car :
- (je viens de le dire) il s'agit d'ouvrages de référence contenant des oeuvres complètes
- Ce sont de beaux exemplaires
- Surtout, surtout, ils prennent peu de place.
Le seul point noir pour le bibliophile serait probablement le tirage. Un bibliophile cherche souvent un exemplaire rare et il est certain que les Pléiade ne seront jamais rares.

Avoir des Jean de Bonnot me paraît être une hérésie ; ils sont hors de prix neufs (par rapport à l'objet), sont tape-à-l'oeil et ils prennent une place considérable. Pour le prix d'un Jean de Bonnot neuf, vous aurez un volume de La Pléiade contenant bien plus de texte ou alors un livre plus ancien qui a une histoire.

En quoi ces livres peuvent intéresser le généalogiste ?
Comme vous l'avez remarqué, cet article est aux marges de la généalogie, cependant vous pouvez faire un lien avec ces romans. En effet, que lisaient vos arrière-grands-parents ? Vos ancêtres ? Ils lisaient certains de ces livres et les lire vous permettra de vous immerger dans une époque. Je sais que l'un des mes trisaïeux étaient un grand admirateur de Musset et j'espère pouvoir constituer une bibliothèque sur Musset pour me mettre à la place de cet ancien militaire amoureux des belles lettres.

Vous avez aussi des livres qui sont aux marges de l'histoire ou de la littérature, les almanachs par exemple, les ouvrages de conseils (sur l'agriculture, le négoce, l'accouchement), vous avez des revues aussi.
Et là-dedans, vous avez les « classiques ». En histoire, par exemple, vous pouvez lire Anquetil, Guizot et d'autres. En littérature, ne négligez pas les auteurs populaires à leur époque, ne négligez pas non plus les pamphlets politiques, etc.

Il y a tellement de choses à lire ! Comment faire le tri ?
C'est à moi que vous posez la question ?!! Je suis bibliomane, je vous rappelle... Donc débrouillez-vous.

Vous pouvez cependant poser vos questions sur le forum : http://bibliophilie.forumactif.org/
Les membres se feront un plaisir de vous répondre

jeudi 22 octobre 2015

Le généalogiste, cet être bizarre

Il est à la fois branchouille et ringard, il est sur Twitter et dans des registres du XVIe siècle, il regarde The Walking Dead et lit des bouquins tirés à 50 exemplaires.

Et encore, mesdames et messieurs, vous n'avez rien vu, Sacrés Ancêtres déballe tout !!!

Le généalogiste est un être bizarre, le plus bizarre qui soit.

C'est une espèce asociale

L'historien comme le généalogiste sont des asociaux. Ils ne parlent qu'aux morts et si possible sans descendance pour répondre. Les morts, c'est facile de discuter avec eux : ils ne disent rien. Et qui ne dit mot consent... Sauf que, parfois, le généalogiste, lorsqu'il sort, est confronté à de vraies personnes !! Et là, c'est dramatique.
« Tu as fait quoi ce week-end ? — Bah de la généalogie ! et toi ? — J'ai joué à la Play — Okayyyyyyyy... » Puis le généalogiste tourne le dos et s'en va. Genre, il a un loisir où il déchiffre les actes de Tatie Ursule en patois du Jura et il se croit supérieur. Mais non ! Parce que le généalogiste, on le remarque même quand il ferme la bouche. A la sortie du métro, on ne lui donne pas le magazine "mode" parce que le matin, trop obsédé par ce qu'il allait trouver aux archives, il a mis son pull à rayures avec un pantalon de costume et des baskets. Comme il parle avec les morts, façon Haley Joel Osment (« je vois des morts !! »), on ne lui donne pas non plus de flyers pour la prochaine soirée.
D'ailleurs il ne serait pas allé aux soirées, parce que le généalogiste, cet être bizarre, préfère jouer au Rami ou à la Belote avec ses grands-oncles et tantes et se gausser avec eux des surnoms qui étaient donnés à de vagues cousins morts dans les années 1910, comme s'il les avait connu... « Ahah ! Je me souviens de Tatie Godensie, "ni belle ni bonne" comme disait grand-pépé... D'ailleurs elle est morte de la grippe espagnole ».
Du coup, quand vous lui parlez, à ce généalogiste, vous vous demandez si vous n'avez pas fait la rencontre du troisième type.

Le généalogiste peut être quelqu'un de très drôle à étudier, notamment si vous l'enfermez avec un autre généalogiste. Parce que le généalogiste fait croire sur Twitter qu'il a la parlotte facile. Mais en vrai... Il est timide. Très. Et si vous le mettez avec un autre de son espèce, ça bouleverse l'équilibre de l'Univers.
Le seul moyen pour faire parler le généalogiste, c'est de le lancer sur Tatie Ursule. Mais là, c'est à vos risques et périls. Car le généalogiste, qui ne sait jamais quoi dire dans les conversations du genre : « T'as vu le dernier Ch'tis à Las Vegas, c'est trop lolilol !!! », une fois que vous l'avez lancé sur Tatie Ursule, se met à parler pendant des heures. C'est comme franchir l'horizon d'un trou noir, votre cerveau est aspiré jusqu'à la singularité où il est réduit en miettes et le temps est distordu. Vous avez l'impression que l'Univers entier va très vite et que pour vous, le temps passe très, très lentement.

Il veut devenir ringard professionnel ...

Non seulement, le généalogiste est un ringard, mais en plus, son rêve le plus fou est devenir généalogiste professionnel ! Il rêve d'être payé pour faire de la généalogie. C'est comme si le loser du lycée rêvait de devenir bouc-émissaire professionnel.
Le généalogiste n'a que ça en tête : être payé pour faire ses recherches. Si possible sur sa propre famille. Mais...

... c'est en même temps un hipster

« Avant j'étais populaire... maintenant je fais de la généalogie ».
Certes, mais avant, je sortais en boîte, aujourd'hui, j'organise des soirées où l'on boit du vin en faisant des private jokes très spirituelles (et spiritueuses) sur les fonctionnaires d'état-civil sous la Révolution. « Et là, il a écrit "jandarme" mouahahahah ! Au fait, ce petit rouge est délicieux. Tiens, c'est joli ce que tu as mis au-dessus de ton bureau Louis-Philippe, c'est ton blason ? » Bon ok, c'est un peu un mec qui tape sur les nerfs parfois, mais ça reste une personne en avance sur son temps. Il aime d'ailleurs à rappeler qu'il faisait de la généalogie AVANT la mise en ligne des AD et quand il se pointe du haut de ses 25 ans aux AD, l'archiviste lui demande s'il est déjà inscrit : « Certo, mais j'étais un gamin la dernière fois que je suis venu — Et la marmotte... ».
La généalogie est devenue une passion pour nombre de français et vous êtes un peu comme James Dean aujourd'hui... l'idole des vieux. Les vieux vous adulent, veulent vous marier à leurs petits-enfants. « Ma petite-fille est charmante, vous verrez ! — Euh... je suis gay — J'ai aussi un petit-fils ».
Les gens vous demandent jusqu'où vous êtes remonté dans vos recherches : « Mais tu sais, Kevin, tu ne peux pas comprendre... En généalogie, on ne fait pas que compiler des ancêtres, on étudie l'âme de nos aïeux, on cherche à aller au plus près des coeurs... » avec un petit air affligé, le sourire en coins pour signifier à votre interlocuteur qu'il est bien brave mais que ce n'est pas un membre du Scooby Gang.

Le généalogiste ramène à la mode des trucs que tout le monde pensait mort (sauf les Forban, ça, personne peut les ramener). Par exemple, il aime les timbres « c'est relaxant, très yoga, et puis ça permet de recentrer ses chakras ». Il adore les cartes postales anciennes « C'est l'âme de notre pays, tu vois, ces ouvriers, ils sont tous morts et pourtant, nous sommes là grâce à eux ». Il est un peu pédant, précieux parce que...

Le généalogiste a un langage bizarre

Il fait des phrases à rallonge à force de lire les actes notariés, au point que même Proust lui aurait dit Stop. Il dit « icelle », « venderesse », « l'an de grâce », il utilise un vocabulaire que même sa grand-mère ne connait pas et en plus il s'écoute parler... comme personne d'autre ne le fait.
Alors entre les « J'ai vu des pleins maroquins empoussiérés dans un coffre Louis-Philippe et iceux avaient cependant ce charme suranné que seuls ont les ouvrages du passé » et les « J'ai récupéré le CM de Tatie Ursule grâce à une mention marginale dans les BMS et j'ai tout mis dans mon gedcom » ça peut donner des choses détonantes... « Le prêtre qui gribouilla les BMS devait être très spiritueux car iceux sont infernaux à dépouiller et à mettre dans mon gedcom. Tu as checké tes mails ? J'attends ASAP le CM de Tatie Ursule qui ne doit pas s'empoussiérer sur ton desk ».

Bref, vous l'aurez compris, le généalogiste est un être bizarre...

mercredi 21 octobre 2015

Le généalogiste est-il un ringard ?

Après avoir écrit un article sur le généalogiste branchouille, voilà Sacrés Ancêtres! qui retourne sa veste ?
Pas vraiment, m'sieurs 'dames ; en fait, le généalogiste branchouille est branché pour les autres généalogistes. Mais, qu'en est-il avec le reste de la population ?

L'idée de cet article m'est venue sur Twitter... Un message d'une geneablogueuse demandant comment ranger ses timbres. Les timbres, y a pas plus ringard ! C'est alors que j'ai pris conscience que j'étais tout à fait en mesure de lui répondre parce que je suis aussi philatéliste... sans oublier que je collectionne les cartes postales anciennes, les pièces de monnaie, les livres anciens, et les vieux papiers.

Non, je ne suis pas mort au XIXe siècle et pourtant, pour un djeun de moins de trente ans, je concurrence mes aïeux dans leurs passions. A vrai dire, il faut se rendre compte d'une chose ; quand vous allez dans les brocantes, chez les libraires, dans tous les endroits que vous adorez, ne remarquez-vous pas le regard étrange de prime abord ? Puis la remarque, une fois la discussion engagée : « Oh, ça fait tellement plaisir de voir des jeunes s'intéresser à ça ».

Quand vous allez dans un salon de généalogie, vous faites baisser la moyenne d'âge.
Quand vous allez dans une association, on vous demande où sont vos parents.
Quand vous montrez votre chambre/appartement/maison/château, on vous lance, dans un regard apitoyé : « Mes condoléances pour ta grand-mère. Elle t'a laissée beaucoup de choses quand même. »
Quand vous entrez chez un libraire d'anciens, il vous regarde, tel un châtelain s'adressant à un prolo : « Oui, c'est pour quoi ? — Un McChicken et une grande frite, ducon »
Quand vous parlez de généalogie à une vieille dame, elle vous propose de rencontrer sa petite-fille : « Oh, vous êtes charmant, vous allez bien vous entendre... RENÉ !!! prépare les faire-parts »

Alors, il vous reste à vous inscrire à la fac d'histoire... Là, vous vous dites que vous paraîtrez moins ringard. Mais...
« Bon, vous êtes en Master, j'ai un truc important à vous dire, il faut aller aux Archives. Qui est déjà allé aux Archives ? » Et comme vous êtes le seul à lever la main, il vous regarde étrangement : « Vous êtes marquis ? duc ? » Euh... non « Alors pourquoi vous allez aux archives ? — La généalogie... — Ah... » Ouais, même pour le prof de médiéval avec son pull en laine tricoté par sa soeur célibataire vous êtes un ringard.
Vous lisez La Chesnaye-Desbois.
Vous passez vos vendredis soir sur le site des AD.
Vous vous éclatez à parler avec Tatie Ursule de ses souvenirs d'enfance dans son village du Jura.
Vous partez en vacances dans les centres d'archives du Massif Central ou de Picardie.

Et puis, vous collectionnez toutes sortes de merdouilles sorties tout droit de coffres empoussiérés au fond des greniers. « Ahhhhh !!!! Maman !!!! j'ai trouvé un portrait de famille inédit !!!! » Pendant ce temps, votre frère joue à Fifa, votre soeur met du Chanel. Mais vous, vous n'avez pas les moyens d'acheter du Chanel... parce que vous avez mis votre argent dans cette magnifique carte postale ancienne du village de Tatie Ursule, ou parce que vous avez acheté un livre du XIXe en trois volumes sur le contrat de mariage (c'est ce que je viens de faire...).

Y a pas à dire, vous êtes un ringard. En plus, à force de déchiffrer des textes du XVIe, vous avez une paire de lunettes, les mains noircies par les documents d'archives, les voies respiratoires bouchées par les émanations toxiques de documents mal conservés, une allergie à la poussière due au trop-plein de bouquins chez vous... Et pourtant vous avez quoi ? 20 ans ? 30 ans ?
Vous adorez parler avec vos chers défunts, vous vous régalez à l'idée d'aller visiter un cimetière, vous préférez la compagnie de l'arrière-grand-oncle décédé en 1915 à celle de votre cousin germain.
Vous avez plein de cousins célèbres, mais aucun ne vous connaît.
Vous mettez sur votre CV que vous faites de la généalogie et on vous embauche ! oui car ça fait un peu boy-scout catholique. Bon, vous n'êtes pas au chômage du coup, mais vous êtes ringard quand même.
Quand on vous demande ce que vous faites le week-end, vous répondez que vous rangez votre bibliothèque ou pire... vos timbres.

En somme, vous êtes, nous sommes, des ringards. Mais regardons le bon côté des choses. On ne joue pas à Fifa, on ne regarde pas TF1 (sauf si y a un reportage sur la généalogie), on ne lit pas Closer, on préfère dépenser 80€ dans un livre que dans une bouteille de parfum, on a l'esprit de famille ; est-ce si mal ? Je me demande, parfois, si c'est si dramatique que nous soyons ringards...

mardi 20 octobre 2015

Sacré Charlemagne, sacré ancêtre !

En écrivant sur les geneatrolls, je ne m'attendais pas à un tweet parlant d'une autre espèce de troll : le geneatroll capétien. Ce serait celui vous faisant remonter à Hugues Capet (ou Charlemagne)... A vrai dire, je comprends la méfiance qu'il y a vis-à-vis de ces ascendances royales, mais, tout de même, doit-on rejeter une généalogie parce qu'elle remonte à la 60e génération ou plus haut ?

Cela semble être l'avis de nombre d'entre vous. Pourtant, il ne vous viendrait pas à l'idée de dire que Louis XX n'est pas un descendant d'Hugues Capet...
En fait, le problème semble se loger, chez les généalogistes, dans un manque de confiance dans ce qui n'est pas un registre paroissial. Au-delà du registre paroissial, ce serait comme si rien d'autre n'existait. Mais c'est faux et vous le savez.

Déjà, le registre paroissial est ce qu'il y a de plus fiable, certes, mais ce n'est pas fiable à 100%. J'ai dépouillé la commune de La Tour-d'Aigues (Vaucluse), un gros bourg de 2'300 habitants en 1765 et je reconstitue les familles dans mon logiciel de généalogie. Je remarque, très fréquemment, des erreurs : sur les prénoms, sur les noms, sur l'âge, etc. Des fois, les filiations sont fausses parce que le curé s'emmêle les pinceaux, parce qu'il a des manies comme celle de noter pour le patronyme de la mère, le patronyme de la grand-mère maternelle (véridique), parce qu'au décès, il note le prénom usuel qui n'est pas forcément celui du baptême, etc.
Dire que le registre paroissial est la seule source est une erreur. C'est une source parmi beaucoup d'autres. La plus connue est la source notariale. Les registres notariés remontent souvent plus loin que les registres paroissiaux. A Marseille, on en trouve depuis le XIIIe siècle. A cela s'ajoutent les papiers de famille, les preuves de noblesse, les chartes, etc.
En somme, si vous descendez d'un noble dont les papiers de famille le font remonter à Charlemagne ou du moins à une branche à la généalogie bien connue, il n'y a aucune raison d'en douter davantage que des registres paroissiaux. S'il faut toujours critiquer les sources, il ne faut pas les nier.

Il arrive que les généalogies soient fausses ou du moins douteuses. Ainsi, je peux affirmer que je descends d'Anne Cadart, décédée en 1624 à Valenciennes. Ainsi je puis, par des documents, confirmer l'ascendance royale de Marie de Recourt. Mais je suis incapable de prouver le lien entre Anne Cadart et celle qui serait sa mère, Marie de Recourt. 
Cependant, si je trouve l'acte (contrat de mariage, testament ou autre), je serai en mesure de dire que j'ai une ascendance capétienne prouvée. Prouvée par quoi ? Par des preuves de noblesse, par des actes notariés, des chartes anciennes, des compilateurs, etc.
Actuellement, je travaille d'ailleurs sur une autre branche que Roglo donne comme d'ascendance capétienne, à voir donc.

Un généalogiste qui se dirait descendre d'Hugues Capet n'est pas forcément un généalogiste fantaisiste. Il y a d'immenses professeurs d'histoire médiévale qui ont fait de la généalogie pour leurs études, leurs articles, leurs livres. Ils sont habilités à diriger des recherches, maîtres de conférences ou même "simples" doctorants. Pour autant, vous ne pouvez pas leur dire qu'ils ont tort parce que la généalogie des Bosonides ne se base pas sur des registres paroissiaux... Une généalogie n'est pas qu'un assemblage d'extraits de ces RP, ni même d'ailleurs un arbre sûr à 100%. On émet toujours des hypothèses, on accepte toujours un état de fait, ou une filiation même si on manque de certitude. On peut la remettre en question, là n'est pas la question. Mais on doit accepter qu'on ne sera jamais 100% sûr de son ascendance. C'est aussi ça le travail d'historien : émettre des hypothèses qui seront peut-être invalidées dans 10 ou 100 ans. C'est pareil pour notre généalogie. Par exemple, je viens de découvrir que mon cousin, feu Robert Morlot, qui était un généalogiste amateur ayant passé des décennies à faire des recherches, avait commis une erreur de filiation à un moment donné. Ma grand-tante, feue Raymonde Lombard, s'était également trompée dans les filiations. Et un jour, on dira que feu Thomas s'est trompé dans telle autre filiation. On avance comme l'on peut, on émet des hypothèses et l'on se trompe.
Tout ça pour dire que les registres paroissiaux ne nous permettent pas forcément d'avoir toute la vérité et que l'historien, l'apprenti-historien et le généalogiste doivent avoir un horizon large comprenant de multiples sources. Descendre de Charlemagne n'est pas aberrant. 

lundi 19 octobre 2015

Confessions d'un bibliomane

« Bonjour, je m'appelle Thomas et je suis bibliomane... — Bonjour, Thomas ! »

Car oui, on se la rejoue Confessions Intimes. Alors, je suis généalogiste, donc pas de thème du genre « Je pèse 45 kilos et je rêve de devenir le nouveau Schwarzie », « Je préfère le bacon à ma femme » ou encore « Je veux ressembler à Booba ». Non, ici, les confessions sont bien plus terribles... Oh, vous vous moquez de ma bibliomanie, mais vous, hein ? « Bonjour, je m'appelle *** et je suis généalogiste » ; rien que ça, ça suffit pour alimenter Confessions Intimes.
Mais voilà, en plus d'être généalogiste, Sacrés Ancêtres! est bibliomane.

En effet, j'achète presque compulsivement des livres. Toutes sortes de livres.
Fétichiste du papier, amoureux des vieux livres comme des nouveaux, je suis toujours entre deux achats. Le banquier est furax, mais en même temps, c'est un banquier... je l'ai jamais vu content de mes dépenses somptuaires.

Un bibliomane est une personne qui achète compulsivement des livres, ça vous le savez. La différence avec le bibliophile c'est que le bibliomane, lorsqu'il a un budget moyen, ne peut pas attendre plusieurs mois avant de s'offrir THE livre qu'il attendait en état neuf. Vous êtes dans ce cas ? Quelques conseils :
- Ne craquez pas pour une édition en mauvais état,
- Ne craquez pas pour un exemplaire incomplet de ses pages,
- Ne craquez pas pour l'achat d'un des volumes, vous risquez de ne pas trouver les autres séparément.

Alors qu'acheter ? Mon consumérisme me pousse vers les livres neufs et vers l'ancien peu recherché. Sans oublier la quête éternelle du livre rare chiné dans une brochante. J'aimerais pouvoir mettre de côté pour acheter des livres plus rares mais entre les études et les loisirs, il reste bien peu de choses à mettre de côté... Surtout quand on voit le prix des relevés des associations à but non lucratif plus chers que des bouquins reliés. Mais bon, les études passent en premier (saleté de tabellion en 7 volumes !!!). Je ne suis donc pas un cas désespéré, je fais des priorités et je n'achète pas de religiosa juste pour avoir des livres pas chers. Je me cantonne à mes passions : la généalogie et l'histoire de la famille en Provence, Dauphiné et Hainaut. Bon, ok, j'ai aussi un faible pour la Renaissance et pour l'économie politique... Mais je me restreins. Quoi, vous me croyez pas ?! Je n'ai acheté, ces quinze derniers jours que 15 livres (plus 2 pour ma mère et 1 pour mon père sans parler de ceux que je n'ai pas encore reçu)... Oui bon, ça va, votre serviteur est gravement atteint. Mais je me soigne... enfin, non. Acheter des livres, et surtout les recevoir, c'est grisant, les toucher, les admirer, les feuilleter, les ranger et puis les lire quand on a le temps. Certains collectionnent les capsules de bières, d'autres les timbres, d'autres les cartes Panini, moi ce sont les livres. J'adore avoir des livres en pagaille, voir la factrice qui m'apporte mes précieux colis.

Voilà pour les confessions.
Alors maintenant, que faire si vous êtes dans la même situation ?
Premier conseil : s'organiser
Eh oui, c'est nécessaire. Gérer son budget est indispensable pour tout bibliophile parce que l'on peut vite être submergé par des achats et ne plus pouvoir se payer le livre que l'on avait prévu d'acheter. Comment faire ? C'est simple, un planning prévisionnel d'achats. Vous mettez, suivant votre budget, les ouvrages que vous souhaitez acheter. Je vous conseille le tableur (sous Excel ou Evernote) où vous mettez l'auteur, le titre, le prix et l'endroit où le trouver et, à cela, vous ajoutez une petite case à cocher quand vous vous serez procuré le livre.
En procédant ainsi, vous éviterez les achats trop impulsifs. Cependant, petit conseil, gardez quelques sous pour les achats coup de coeur, on ne sait jamais. Personnellement, mon budget ne me permet pas de mettre des sous de côté pour ces coups de coeur, donc je garde juste un fond de tiroir pour les brocantes. Malheureusement, mes études coûtent (très) cher en bouquins et quasiment tout mon budget "bouquins" passe dans celles-ci. Si vous en avez la possibilité, réservez donc une partie de votre budget livre pour un plus gros achat.

Deuxième conseil : En parler
Le forum Bibliophilie (http://bibliophilie.forumactif.org/) vous permettra d'échanger sur cette passion et les quelques membres de ce forum tout neuf n'hésiteront pas à vous soutenir pour que vous vous calmiez dans vos achats impulsifs. N'hésitez donc pas à vous y inscrire. Vous y êtes les bienvenus.

samedi 17 octobre 2015

Portrait du généalogiste branchouille

Comme vous le savez, Sacrés Ancêtres aime à faire des articles sur les généalogistes, surtout si ces généalogistes prêtent à sourire. Sauf que... Sacrés Ancêtres! prête aussi à sourire car il fait partie de cette branche de généalogistes étranges, ces généalogistes sortis tout droit de la génération Y, ces généalogistes insupportables : les généalogistes branchouilles.

Comment reconnaît-on un généalogiste branchouille ?

Au départ, il paraît être comme n'importe qui, un généalogiste perdu dans la foule. Mais, tout à coup, il sort son smartphone et il twitte ! Il twitte sa vie de généalogiste 2.0. complètement blasé, il twitte qu'il a encore vu une montagne d'erreurs sur Geneanet, qu'il s'est fait geneatroller, qu'il est depressed par ces gens qui collectionnent les ancêtres et qui en plus, losers!, en sont encore à se demander s'il faut pas écrire aux AD pour avoir un acte qui est en ligne.

Vous reconnaîtrez aussi le généalogiste à ses cheveux dans le vent, à sa barbe naissante pour les hommes, à ses bijoux fantaisies pour les femmes, dans une tenue branchouille, un mix BCBG/détendu. Il est nonchalant, il souffle quand on lui parle du monde des archives (parce que le généalogiste branchouille, il est quand même totalement blasé par les employés des archives qui franchement, pourraient numériser les archives fiscales de Trifouillis-les-Oies). Le généalogiste branchouille s'est fait faire un blason, un ex libris, il parle bibliophilie, il a cette faculté de parler étonnante : il utilise un français à peu près correct dans lequel il insère tout un jargon 2.0.

Car le généalogiste branchouille fait partie d'une secte. Il connaît ses confrères et consoeurs, il twitte, met des commentaires sur FB, et pour se distinguer de la masse de ces généalogistes has-been, il emploie son fameux jargon. Pourquoi ? Pour être reconnu par les siens et enfin abandonner Mme Michu qui lui parle de son minitel. Il répond d'ailleurs à madame Michu, en même temps qu'il se moque d'elle sur Twitter : « C'est très intéressant ce que vous dîtes, ça me donne une idée pour mon généablog, ça vous dirait un selfie ? » 
Eh oui, mesdames et messieurs, le généalogiste branchouille a un blog. Il s'en prend aux associations où « les vieux jouent aux boules, pétés au Ricard, en discutant du projet de faire un stand dans le village d'à côté », il s'en prend aux copieurs d'arbres et, comme le généalogiste branchouille est misanthrope, il s'en prend aussi à ceux qui critiquent ceux qui copient les arbres. Mais le généalogiste branchouille, surtout, vous donne des conseils : genre, il a 20 ans et il croit que les gens l'écoutent. Comme quand il se pointe dans une association, on le rembarre parce qu'il ne sait pas jouer au bridge, il rédige un blog sur Wordpress, Over-Blog ou Blogspot. Des fois, il a même un site Internet, du genre prat-genealogie.fr dans lequel il poste ses relevés pour concurrencer Geneanet parce que, non mais, Geneanet c'est trop populaire. Il a même créé un forum : http://bibliophilie.forumactif.org/
Le généalogiste branchouille adore parler de Lui, il est un peu égocentré et des fois, il écrit, comme en ce moment, un article où il parle de lui à la troisième personne.

Quand vous entrez chez le généalogiste branchouille, vous le repérez tout de suite. Il a un portrait de tatie Ursule au dessus de son bureau Louis-Philippe, possède une bibliothèque avec de vieux bouquins reliés et surtout ! surtout ! il a un ordinateur, toujours allumé avec son logiciel Heredis ou Geneatique en route dans lequel il entre des informations. Il vous offre une tasse de thé, vous propose des biscuits qui ont été fabriqués dans le village de ses ancêtres, et adore vous parler de la dernière appli totalement inédite en France « mais grâce à mon VPN j'y ai accès » sur sa tablette Galaxy sous Android. Il y lit la RFG (d'ailleurs, il dit RFG, parce que Revue Française de Généalogie c'est trop long et puis, c'est pas branché), consulte Gallica et pendant que vous lui parlez, il fait un live-tweet pour partager avec ses followers toutes les infos cruciales que vous lui donnez. Il sort une clope, fume et philosophe sur la généalogie, se prenant pour Sartre (il aime d'ailleurs à montrer qu'il connaît le nom de Sartre et du coup, il place ledit nom dans un article comme en ce moment même).
Ce hipster de la généalogie vit le plus souvent en ville, il est totalement open sur le monde, il fréquente les cafés-philos, il est un peu boboïsant sur les bords mais il assume un côté rétro avec ses vieux papiers de famille, ses portraits, ses archives, ses vieux bouquins. Il se voit comme celui qui transmettra des valeurs, des recherches, et sa quête d'immortalité l'a poussé à créer un blog de généalogie sur lequel il est intarissable.

Le généalogiste branchouille est à la fois un anarchiste (à mort les archives payantes !) et un consumériste (ahhhhhh le dernier Blackberry est sorti !). Il ne lit que des livres obscurs, du genre de ceux de Dans la bibliothèque du généalogiste et méprise ceux qui passant sur le stand de Geneanet hésitent entre Les noms de famille en France et La généalogie pour les nuls. Il se prend souvent pour un historien, parce que, vous comprenez, le généalogiste branchouille écrit des articles, cherche sur Gallica et des sites en anglais des infos sur tel ou tel ancêtre et se dit : « Voyez, j'écris des articles, je suis comme un historien ».

Son blog est entrecoupé d'articles dits historiques, d'articles soi-disant humoristiques, de biographies d'ancêtres et de conseils en tout genre. Le généalogiste branchouille aime se relire car il se trouve du talent, il aime aussi lire les autres généalogistes branchouilles avec qui il fait des trucs insensés comme les geneathèmes, les challenges AZ. Il est tellement branchouille que l'antique BNF s'y est mise aussi, pour ne pas paraître trop dépassée par cette poignée de faiseurs d'opinions généalogiques (sic). Ils sont combien les généalogistes branchouilles ? 50 ? 100 ? Et pourtant personne ne les critique. Pourquoi ? Parce que si tu essaies de t'en prendre aux geneablogueurs, c'est en passant par le même biais qu'eux : Twitter, FB, Instagram. Et là, tu te transformes aussi en hipster de la généalogie.

Mais le généalogiste hipster a bon fond (si, si, j'vous jure). Il accueille à bras ouverts les généalogistes branchouilles en devenir, leur donne des conseils pour écrire un blog, il fait des relevés, participe à faire connaître la généalogie. C'est pour ça qu'on l'aime bien ce généalogiste un peu bizarre. Même s'il continue de parler de lui à la troisième personne, même s'il snobe un peu les généalogistes amateurs, même s'il est un adepte du Grand Gourou Skippy ; le généalogiste branchouille est aussi là pour vous détendre un peu avec ses articles qu'il met trois plombes à écrire. Il sera toujours là pour discuter avec vous, pour publier des billets à lire quand vous rentrez du boulot, pour partager sa passion.

Parce que ce qui rapproche le généalogiste branchouille du généalogiste classique, c'est la passion pour la généalogie. Au fond, peu importe que vous soyez papier ou informatique, que vous soyez geneablogueurs ou non ; nous sommes tous des généalogistes et nous formons une grande communauté.

Signé : Thomas de Sacrés Ancêtres!, un geneablogueur branchouille.

PS : Le généalogiste branchouille est un être assez doué pour faire de l'autodérision et se flatter en même temps. C'est vraiment une drôle d'espèce...

vendredi 16 octobre 2015

Où acheter ses livres de généalogie ?

Il est bien sympa le Thomas de publier des articles sur les livres à acheter, mais où est-ce qu'on les trouve ?

Ah, très bonne question ! Je ne sais pas si je dois vous révéler mes trucs et astuces ? En même temps, y a pas grand chose à cacher...

Internet

Il y a quelques jours, un représentant est venu chez moi (il a pas peur, lui !). Il m'a proposé une collection de livres, en 5 tomes, l'Histoire Sociale de France ou un machin du genre. Un truc grand public relié en cuir rouge pétant. Un bouquin plein de zolies images qui couvre 2'000 ans d'histoire et qui brille dans la nuit. Bref, un truc qui ne me concerne pas. Je lui demande quand même le prix... 1'000€ les 5 volumes. C'est officiel, je me suis fait troller.
Tout de même, parce que j'ai une conscience, j'ai regardé sur Ebay pour voir combien les gens revendent ce machin multi-réédité depuis les années 1960. 60€ port inclus pour l'ensemble.
Mais il m'a pris pour une buse ?!!

Et là, chers lecteurs, vous vous demandez le rapport avec l'article. Voyons, c'est simple : Internet est le graal du bibliophile. Exit les libraires qui vous font croire que leur édition du Petit Futé vaut son poids en or et que votre édition originale de Madame Bovary, ils peuvent vous en débarrasser pour 50€ « et puis, mon bon monsieur, le plein maroquin aux armes, ça n'a plus la côte ».

Maintenant avec Internet, vous pouvez vous procurer des livres au prix le plus juste possible parce que tout le monde est en concurrence !

Voyons un peu les sites utiles :

Amazon

Quoiqu'en dise notre ministre (sic), Amazon, c'est le Bien. C'est une base de données gigantesque capable de vous livrer avec Premium le lendemain de votre achat presque tous les livres récents en français mais aussi en anglais. Personnellement, je ne passe quasiment plus que par eux.

PriceMinister et Ebay

Là, c'est pour les bouquins d'occasion, notamment de vieux livres qui peuvent apparaître sur Ebay à des prix intéressants... ou pas. Car ces sites sont ouverts à tous, y compris à celui qui détient un « très vieux livre des années 1950, superbement broché plein papier cartonné écrit par Léon Zitrone » au prix modique de 399€ + port. Ou vous pouvez tomber sur le Graal, LE livre que vous recherchiez, LE document qu'il vous faut. Y faire un tour régulièrement est indispensable pour le bibliophile.
Par ailleurs, pour les bibliophiles, je conseille aussi ce site : http://encheresbibliophiles.fr/ qui recense tous les ouvrages de bibliophilie en vente sur Ebay. (Mise à jour : Alors que cet article était en cours de rédaction, le site Ebay a changé ses catégories, faisant buguer encheresbibliophile, espérons qu'il remarchera)

Livre-rare-books
C'est un peu LE site incontournable pour qui veut des livres anciens. Il recense de nombreux libraires qui publient en ligne leur catalogue dans lequel vous pouvez chercher. L'avantage sur AbeBooks c'est que vous n'avez pas les reprints pourraves. Pour comparer les prix entre tous les sites de vente de livres, vous avez : http://used.addall.com/

En librairie et ailleurs

La librairie de livres anciens est un lieu de perdition ; n'entrez pas sauf si vous avez de l'argent sur votre compte car il est très très dur de résister. Toutes ces reliures qui vous attaquent, ces vieux papiers qui vous font la danse du ventre, ces textes qui chantent comme des sirènes. J'y vais le plus rarement possible parce que je repars toujours les mains pleines et le chéquier vide. En plus, pour certains livres, je vous conseille de passer directement par l'un des circuits des libraires : les ventes aux enchères. J'avoue n'en avoir jamais fait, mais je lorgne sur une en particulier qui aura lieu près de chez moi en décembre et qui portera sur l'un de mes thèmes bibliophiles de prédilection.
Vous avez les libraires d'anciens, les bouquinistes mais ne négligez pas les brocantes. Vous y trouverez de tout, des merdouilles surtout, des fripes, des ramasse-poussière et autres objets bizarres. Mais, sait-on jamais, vous pourrez peut-être trouver un livre que vous recherchiez pour pas cher. 
Vous pouvez aussi tenter Emmaüs où il y a un peu de tout et de rien, mais où vous pouvez faire quelques bonnes affaires et en même temps, les quelques sous donnés vont dans la poche de gens qui en ont besoin et qui en plus, sont bien méritants. Un bon moyen d'allier le plaisir de chiner et le plaisir de faire une bonne action.

Par contre, méfiez-vous quand même des vendeurs et des libraires d'anciens parce que leur but est de faire de l'argent (ah bon ? on m'aurait menti ?) donc comparez les prix avant d'acheter et négociez pour atteindre le prix du marché si vous trouvez moins cher ailleurs. Cependant, n'insultez pas le libraire en demandant un rabais indécent sur un bouquin, il pourrait ne rien vouloir vous vendre après et je vous conseille d'être en bons termes avec les libraires. Pourquoi ? Parce que c'est toujours sympa d'avoir des amis ou du moins des connaissances avec qui papoter bouquins, parce qu'ils peuvent vous rendre des services, parce qu'ils peuvent vous faire des prix très intéressants, parce qu'ils peuvent vous laisser tranquille sur une enchère, etc.

Et pour les bibliophiles, vous pouvez vous inscrire sur le forum : http://bibliophilie.forumactif.org/
C'est un nouveau forum, convivial pour tous les bibliophiles, que vous soyez amateurs de livres anciens ou simples curieux, il est fait pour vous !

jeudi 15 octobre 2015

Dans la bibliothèque du généalogiste #2

Qu'avons-nous dans la hotte du généalogiste cette semaine ?
Pour rappel, ces articles servent à montrer quelques livres qui pourraient intéresser le généalogiste (et l'historien) et ce, de manière brève. Il ne s'agit en aucun cas de compte-rendus de lecture.


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Mesurer et comprendre. Mélanges offerts à Jacques Dupâquier, Paris, PUF, 1993.

Il s'agit ici d'un livre que je ne vous conseille pas d'acheter... mais je vous conseille fortement de l'emprunter. Pourquoi ne pas l'acheter ? Parce qu'il contient de nombreuses communications et toutes ne vous intéresseront pas. C'est le principe des « Mélanges ».  Il s'agit de rendre hommage à Jacques Dupâquier. Immense spécialiste de la démographie historique, ces textes lui sont consacrés et c'est donc dans le sens de cette démographie historique que vont les textes de cet ouvrage. Alors, je vois certains historiens me dire que la démographie historique est dépassée, que l'on étudie maintenant l'histoire avec une approche dite qualitative. Je répondrai que le quantitatif est toujours nécessaire, qu'étudier en masse des documents est utile pour arriver à déterminer des tendances et être sûr de celles-ci. Il y a matière à débattre, mais ce n'est pas le but de cet article qui est là pour vous présenter des livres à lire.
Dans cet ouvrage, vous trouverez des communications passionnantes, notamment celle de Hugues Neveux : « Lignages et réseaux familiaux ruraux en France : XVIe-XVIIIe siècles (en dehors du milieu nobiliaire) ». Également, à lire, Jean-Marc Moriceau (« Reconstituer les familles entre 1500 et 1670 : comment et pourquoi faire ? ») ou encore le texte d'Agnès Fine (« Familles : de l'approche statistique à l'ethnologie »). Dans cet ouvrage, vous pourrez en apprendre davantage sur les procès-verbaux de tutelle (J.-P. Bardet), sur la migration des femmes sur d'autres continents (A. Fauve-Chamoux), et bien d'autres choses. Ces petits textes regroupés dans un fort volume, vous aideront à comprendre l'Histoire, ses méthodologies, ses questionnements. Même si l'ouvrage est assez ancien, il reste d'actualité car les grands chantiers en histoire des familles sont un peu en suspens. Et ce livre vous montrera aussi l'intérêt d'historiens pour la généalogie, qui est indispensable à qui veut travailler l'histoire de la famille.


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Ginzburg Carlo, Le fromage et les vers, Paris, Aubier, 2014.

En voilà un livre totalement incongru pour le généalogiste. Qu'est-ce que la vie d'un meunier frioulan va nous apprendre ? Bougre de vous ! Soyez curieux !
Ce livre est LA référence de la microstoria. C'est l'ouvrage fondateur. Racontant la vie de Menocchio, un meunier, Carlo Ginzburg réussit l'exploit de nous entraîner dans l'univers mental de cet hérétique soumis à un procès de l'Inquisition.
En quoi ce livre est utile pour le généalogiste ?
Il vous permet de vous familiariser avec la méthodologie microhistorique, sur laquelle j'insisterai encore dans cette rubrique lors des prochaines semaines. En n'étudiant que quelques documents, Ginzburg reconstitue les lectures de Menocchio, cherche à trouver l'origine de ses pensées hérétiques. C'est un livre très utile et surtout, un must have car on ne peut pas faire de la microhistoire sans avoir lu au moins un livre de Ginzburg et, autant commencer par celui-ci.



Bibliothèque de la ville de Marseille. Catalogue du fonds de Provence , Marseille, Barlatier et Barthelet, 1890-1894, 4 vol.

Enfin, le livre bibliophile de la semaine : le catalogue du fonds de Provence de la bibliothèque de Marseille ou du moins, son catalogue à la fin du XIXe siècle. Ces recueils bibliographiques sont indispensables à la recherche. En effet, j'ai longuement insisté sur la nécessité de se plonger dans les bibliographies en fin d'ouvrage mais il existe des ouvrages spécialisés qui sont des biblio géantes ! Grâce à cet ouvrage, vous saurez vers quoi vous tourner pour vos prochains achats ou consultations sur Gallica. Bon, après, quand vous regardez le prix des bouquins sur Internet, votre coeur cesse de battre (4000€ pour Histoire des troubles de Provence de 1679), mais bon, vous pourrez trouver des livres qui coûtent moins cher.

Sur ce, bonnes lectures et bonnes trouvailles.
N'hésitez pas à partager en commentaires vos trouvailles et vos articles de bibliophilie.

Enfin, j'annonce la création d'un forum : http://bibliophilie.forumactif.org/
Sur ce forum, nous pourrons échanger sur la passion des livres. A l'heure où j'écris cet article, le forum vient d'être créé, donc il n'y a personne pour l'instant. J'espère que vous serez nombreux à vous inscrire et à lancer des sujets.

mercredi 14 octobre 2015

G10 : Mission Impossible

C'est le défi qui agite la blogosphère généalogique en ce moment : compléter son arbre sur dix générations. Si certains sont arrivés presque au bout, d'autres pleurent de désespoir face à l'impossibilité de cette mission. Votre serviteur est de ces derniers. Ma lignée agnatique est Italienne et il me faudrait des déplacements à Gaeta pour combler les trous, sans oublier qu'une autre partie de mes aïeux vient de « Sicile » ce qui aide vachement à les localiser.

Donc le G10, je laisse tomber… quoique… je pourrais me tourner vers d'autres branches et travailler leur G10. Vous pourriez aussi le faire. C'est un sacré défi je vous l'accorde, car le fait est que si l'on travaille sur 10 générations d'un aïeul, la génération 10 devient de plus en plus lointaine.

Pour cela, j'ai choisi mon grand-père maternel, Jean Lombard (1922-2001). J'ai beaucoup travaillé sur l'ascendance de ma grand-mère maternelle, mais moins sur celle-ci.

Première étape : Le constat


Constat général
En fait, c'est pas si mal * flatte son ego *, on remarque que cet arbre est déjà plutôt bien rempli malgré quelques trous que l'on va prendre le temps d'étudier brièvement.

Les Maïssa
On note tout de suite un gros trou à la septième génération avec les parents de François Maïssa. En fait, je les connais, mais j'ai eu la flemme de les ajouter dans le logiciel (feignasse !). Je connais même les quatre grands-parents (bis !) et, de mémoire, quelques arrière-grands-parents (ter !). Bon, je ne connais personne au-dessus (puis au-dessus de ter, je ne sais pas ce qu'on doit dire). Ce sera d'ailleurs compliqué étant donné la difficulté à remonter dans le temps dans l'ancien Comté de Nice.

Nîmes où es-tu ?
Autre trou, autre problème, les Marcesse et Ancessy à la huitième génération. Les Marcesse sont de l'Ardèche mais je n'arrive pas à les retrouver. Quant aux Ancessy, ils sont du Gard. Vous connaissez pas le Gard ? Comment résumer ?
Il était une fois, dans un département d'irréductibles gaulois, un centre d'Archives Départementales qui résistait à l'invasion d'Internet. Grâce à la potion magique « Prends le train et démerde-toi », ils ont pu éviter, jusqu'à présent, de mettre en ligne les registres paroissiaux et d'état-civil.
Du coup, branche bloquée. En même temps, quelle idée de vivre à Nîmes ? Z'auraient pas pu s'installer dans un département avec les archives en ligne ?

Cuers
Huitième génération, toujours, du côté Garnier-Terras. Rose Anne Terras est née en 1705 à Cuers mais… les registres sont lacunaires et impossible de trouver le mariage Garnier-Terras.

En Haute-Marne
Huitième génération, toujours le même problème de fainéantise avec le fait que je n'ai pas noté mes ancêtres de Thonnance-les-Joinville sur l'arbre… Bon, la généalogie est déjà faite mais en commençant à travailler dessus, je me souviens du pourquoi du comment. Pourquoi n'avais-je pas entré cette famille dans l'arbre ? Parce que l'implexe s'y conjugue à tous les modes et qu'il me faut dépouiller tout le village pour recréer les liens, notamment avec les témoins, les parrains et les marraines.

Alors, quelle est la prochaine étape ?
D'abord, m'enlever le poil que j'ai dans la main. Ensuite, travailler sur Thonnance-lès-Joinville (Haute-Marne) même si ce ne sera pas une priorité puisque j'ai un Master à valider cette année et qui ne concerne pas ce charmant coin de France. 
 
Et vous, où en êtes-vous avec votre G10 ?