Aujourd'hui, je vous propose la suite du travail entamé hier avec l'introduction à ce qui fut un mémoire et que je vous livre sous forme d'articles. Comme ce premier chapitre est assez long, il est coupé en deux. Vous aurez la suite très vite.
Rappel de la précédente partie :
Chapitre premier. L'alliance du pêcheur et du ménager
ou une exogamie qui n'en est pas
« Les gens de mer sont un peuple à part dans le grand peuple, ils ne sont
pas régis par les lois communes. »
La Landelle
Source : Bibliothèque nationale de France,
département Estampes et photographie, EI-13 (2690)
Introduction
Durant
la soutenance de thèse d'Emmanuelle Charpentier, en 2009, Gilbert Buti rappela
que « la vocation maritime des individus est une vue de l'esprit ».
S'écartant du romantisme traditionnel, incarné par exemple par Fortuné Chailan
(1801-1840) qui entrait « résolument dans le groupe des auteurs marseillais qui
[cherchaient] dans le monde de la mer l'image rassurante d'une permanence
marquée par la tradition »,
par le Marius de Pagnol et bien plus récemment par Anne Sportiello,
G. Buti constate un certain dynamisme, notamment par la pluriactivité des gens
de mer qui sont aussi liés à la terre. Il s'interroge : « selon quelles
modalités s'effectuent ces allers-retours entre la mer et le terroir ? »
et, plus encore, il constate que certains pêcheurs sont fils de paysans : «
Faut-il donc ranger parmi les mythes l'affirmation selon laquelle on est
systématiquement « marin de père en fils» ?
». Nous tenterons de montrer à partir d'études de cas, que la réponse se fait
par l'affirmative et, plus encore, que la pêche de père en fils n'est non
seulement pas systématique, mais qu'en plus, sur la longue durée, il n'existe que très peu de familles qui puissent se
revendiquer pêcheurs de père en fils. Les va-et-vient entre la terre et la mer
sont fréquents ce qui nous poussera à émettre une hypothèse :
- Il y a une indifférence à la terre comme
à la mer, c'est-à-dire que la catégorisation sociale différenciant pêcheurs et
paysans ne serait pas pertinente sous l'Ancien Régime et qu'il faudrait au
contraire les assimiler dans une strate intermédiaire et perméable, au même
titre que les artisans : les middling
sorts.
Ce
va-et-vient entre la terre et la mer est aussi un va-et-vient entre la ville et
sa périphérie. Il semble même difficile, dans notre approche, d'appréhender les
interactions entre citadins si l'on reste exclusivement concentré sur l'urbain.
Plus encore, une ville peut être partiellement campagnarde et
les liens qui unissent la ville, son terroir et même son arrière-pays sont
étroits :
ils sont nourriciers (au sens d'enfants placés en nourrice comme au sens
d'apports alimentaires), ils sont économiques, ils sont matrimoniaux, etc. Les
familles qui prennent place dans cette étude, leurs interactions avec autrui,
leurs exogamies, ne peuvent être comprises qu'avec une ouverture sur le
périurbain. Cependant, le mouvement était clair sous l'Ancien Régime : la
tendance, observée par nos dépouillements, est un aller du bourg vers la ville
avec toutefois des liens qui restent tissés entre l'émigré et la famille
d'origine. Le
phénomène de l'exode rural au XIXe siècle est bien connu, nous n'y
reviendrons pas. Cette forte mobilité, presque à sens unique quand il s'agit
d'une installation définitive, a créé tout un imaginaire urbaphobe
tendant à idéaliser une campagne perdue, un art de vivre, un âge d'or en somme.
La sociologie, notamment celle de la maladie et de la santé, s'est emparée de
cette thématique. Claudine Herzlich a notamment montré, par des entretiens, que
le citadin a une perception négative de la ville : celle-ci serait la
cause de sa maladie. A contrario, le
néo-rural, celui qui « revient » à la campagne, peut tout aussi bien être
malade et considérer, lui aussi, que c'est cet environnement rural (« trop
silencieux » dit une interviewée) qui est la cause de sa mauvaise santé.
La maladie est donc un fait exogène, en plus de n'être pas objectivée.
Ce discours urbaphobe conduit à un discours sur la santé qui a tendu à se
substituer à celui sur la maladie qui fonctionne comme un signifiant social. Le
discours met toujours en cause l'environnement au sens le plus large.
La maladie serait urbaine pour les citadins contrairement au « bon air de la
campagne » qui soignerait tuberculeux et malades, qu'ils allassent au sanatorium de Thomas Mann ou à Balbec.
Cette maladie serait donc un fait social, au sens défini par Durkheim,
puisqu'extérieure à l'individu et exerçant sur lui une contrainte, ayant une
existence propre et indépendante de ses manifestations individuelles.
Ce
développement sur la sociologie de la santé montre qu'une rupture eut lieu
entre la périphérie et la ville. Si l'imaginaire urbaphobe était présent à la
fin de l'Ancien Régime, les liens permettaient une appréhension plus réaliste
de la vie en zone périurbaine. Le repli sur soi qui caractérise la fin du XVIIIe
siècle et l'époque contemporaine est montré par le placement en nourrice qui se
faisait de plus en plus dans la ville au détriment des campagnes.
Ce fut le cas avec les Lombard, dont deux enfants, au moins, décédèrent chez
leur nourrice marseillaise.
La mise en nourrice fut d'ailleurs vivement critiquée au XIXe siècle
par les médecins et même par des romanciers comme E. Zola dans Fécondité, en 1899. Ce repli sur la
ville est aussi un repli endogame, caractérisé par une accroissance du mariage
homogame, entre cousins, et de la création de clubs, d'associations et
d'annuaires. Cette perception différenciée des strates de la société passe par
une reconnaissance du groupe en tant que tel : cela pourrait revenir au
sentiment d'appartenance comme définition de la classe sociale
dans un sens finalement très marxien.
Cette
« classe-pour-soi »
n'était pas ressentie par les pêcheurs marseillais qui étaient tout à fait
capables d'être fils de ménager et d'épouser la fille d'un artisan sans quitter
leur embarcation. Les pêcheurs ont été catégorisés dans cette forme de «
classe-en-soi » ici définie par les historiens et opposée à une classe de
paysans. C'est oublier ce que défend R. Aron dans l'identification de la classe
sociale avec certes des variables objectives (revenus), certes des variables
subjectives (conscience de soi comme communauté) mais aussi des variables
subjectives-objectivées (manière de vivre, de penser). Et, dans les parties qui
suivent, nous tenterons de montrer que non seulement les revenus sont
équivalents entre patrons pêcheurs et ménagers
mais qu'en outre, leurs manières de vivre et de penser ne sont peut-être pas si
éloignées.
Pour
cela, nous confronterons cette historiographie des pêcheurs aux documents de
notre corpus (I) et, dans un second temps, nous réfléchirons à une possible
redéfinition du concept de strate sociale dans les sociétés urbaines françaises
(II).
I - De la terre
vers la mer
Les documents que nous avons eu entre les
mains ont démontré que la profession de pêcheur n'est pas immémoriale en lignée
agnatique ou cognatique.
A - Étude de cas :
la famille Bouis
i. Une famille de prud'hommes
Les Bouis sont une
famille, au XVIIIe siècle, particulièrement ancrée dans la
prud'homie de Marseille. Sur les cinq fils
de Jean Bouis (1686-1738) et Magdeleine Arnoux, deux sont prud'hommes et les
cinq sont patrons. Le couple eut aussi deux filles qui se sont mariées et sur
lesquelles nous reviendrons.
Les cinq fils de Jean Bouis et
Magdeleine Arnoux
Le
domicile
Pierre Bouis, fils
de Jean, est qualifié en 1752 de prud'homme en exercice
et Louis, son frère, l'a été à une date indéterminée, entre 1756 et 1761,
peut-être en 1757.
Pierre Bouis est domicilié entre 1744 et 1765 rue des Gassins.
Entre cette rue et la rue Bompart se trouvait la maison commune des prud'hommes
de Marseille
; Pierre Bouis était donc proche du centre du « pouvoir » des patrons. Nous
avons moins de précisions quant au domicile de son frère, Louis ; un acte de
1751
le qualifie de domicilié rue de Saint-Pierre, sur la paroisse Saint-Laurent.
Cette rue est probablement la rue de la Fontaine Saint-Pierre où est également
domicilié François Bouis en 1754
ainsi que Laurent Bouis en 1748
et 1753.
Par ailleurs, François Bouis a vécu rue Sainte-Catherine en 1748.
Carte (extrait) du quartier Saint-Jean réalisée par
Éric Vivian
Hormis la rue
Sainte-Catherine, plus au nord, nous remarquons que les habitations des membres
de la famille Bouis sont dans un très proche voisinage, sachant que la rue
Fontaine-Rouvière avait pour prolongement l'ancienne rue de la Fontaine
Saint-Pierre.
Tout laisse donc songer
à un microcosme… pourtant, par l'étude des mariages, nous apprenons que les
parties ne sont pas forcément originaires de la même paroisse.
Les
alliances matrimoniales
Les origines des
époux et des épouses sont variées si l'on s'intéresse à ces cinq fils et à
leurs propres enfants.
Prenons un
exemple. François Bouis épouse la fille de Pierre Estienne, originaire de
Sanary-sur-Mer
dont cinq enfants qui se marient à leur tour :
1. Marie Magdeleine qui épouse un patron du
quartier Saint-Jean
2. Michel, pêcheur, qui se marie aux Accoules
et dont les parents de l'épouse, Jérôme Culot et Marie Polixène Parmezan sont
originaires de Sardaigne.
3. Magdeleine, qui épouse un certain Eloi
Saluajo
sur la paroisse Saint-Laurent
dont les parents, Joseph et Catherine Rode, sont absents des registres
marseillais.
4. Elizabeth, qui se marie à un pelletier fils
d'un chirurgien,
Nicolas Louis Deleurye, né à Paris.
5. Théodore, navigant, qui se marie à Rose
Chappe sur la paroisse Saint-Martin,
fille de Jean Baptiste et de Marie Anne Cabasse, dont, là aussi, l'origine nous
échappe.
Sans entrer dans
les détails des autres enfants et des alliances des Bouis restants, nous
pouvons déjà montrer que l'endogamie géographique et sociale pure est illusoire, les mariages ayant
eu lieu entre personnes d'origines géographiques diverses et de milieux sociaux
qui, s'ils semblent relativement proches, sont différents (un pelletier fils de
chirurgien par exemple ; on pourrait même aller plus loin dans la généalogie et
dire petit-fils d'un compositeur, Frédéric Hubert Paulin
).
Cependant, nous
devons remarquer que si l'origine géographique des parties est variable, les
Bouis et leurs descendants se retrouvent, au moins sur les générations
sus-étudiées, dans un proche voisinage. Nous pouvons émettre l'hypothèse
suivante : d'origines géographiques diverses, les patrons pêcheurs de Marseille
se regroupent dans un même quartier pour exercer leur métier. L'impression que
c'est le métier qui les fait emménager dans le quartier Saint-Jean est forte.
En somme, l'exogamie géographique, fréquente, ne présume pas d'une endogamie
géographique postérieure ni d'une absence d'endogamie sociale. Il serait aussi
faux d'essayer de démontrer l'absence totale d'endogamie dans le milieu des
prud'hommes et patrons de Marseille. Mais notre propos est d'insister sur la
présence d'exogamie, d'ouverture des groupes sociaux sous l'Ancien Régime et au
XIXe siècle.
ii. Des mariniers sur plusieurs générations
Les Bouis sont «
mariniers » ou « patrons » sur plusieurs générations. Nous trouvons ainsi trace
du contrat de mariage de Pierre Bouis et de Magdeleine Long le 14/11/1677 à
Marseille. L'époux y est dit marinier dans un acte dont nous n'avons pas pu
saisir les termes exacts en raison de l'illisibilité de l'écriture du notaire.
Nous reviendrons plus tard, dans ce mémoire, sur ce que nous avons pu y lire. Les
deux époux sont dits de Marseille et leur seul enfant connu par nous est Jean
Bouis, qui est cité comme matelot dans un premier temps (en 1702)
puis comme patron pêcheur dans trois actes de 1738.
On remarquera que, souvent, il est fait la remarque que les deux professions
(matelot et patron) sont totalement différentes, la première se référant à une
personne qui embarque sur un bâtiment de mer (armée, commerce) et l'autre se
référant à la pêche.
Est-ce à dire que Jean Bouis a changé de profession tout en continuant à
privilégier la mer à la terre ? Trop peu d'éléments sont en notre possession
pour émettre une hypothèse, mais nous soulevons ici la question de la
reconversion possible de matelots en pêcheurs.
iii. Une origine terrestre
La famille Bouis
est à l'origine une famille de ménagers. Plus encore, elle n'est pas originaire
de Marseille.
Nous avons évoqué
Pierre Bouis, marinier, époux de Magdeleine Long. Il est le fils de Pierre
Bouis et de Catherine Guichard. Ils se marièrent par contrat le 25/03/1642 à
Marseille
et l'époux est dit ménager, autrement dit petit propriétaire terrien. L'épouse
est fille de Jaumet Guichard, également ménager. L'époux est assisté de deux de
ses parents, également ménagers. Toute la famille semble être constituée de
petits propriétaires terriens, bien loin de la profession de marinier du fils.
Comment expliquer le passage de la profession de ménager à celle de marinier en
une seule génération ? Nous émettons l'hypothèse d'une indifférence du passage
de la terre à la mer chez les paysans marseillais et nous y reviendrons dans la
partie suivante lorsque nous traiterons du passage des paroisses terriennes aux
paroisses maritimes. Retenons simplement cet étrange phénomène, loin de
l'historiographie habituelle qui voit un rejet, par le monde paysan, du monde
maritime.
Alain Cabantous
nous apprend que « à l'intérieur de la ville, c'est probablement grâce à
l'homogamie, renforcée par la reproduction professionnelle, que le monde de la
mer, et spécialement celui de la pêche, peut continuer de s'affirmer comme un
milieu original ».
Ce qui est intéressant dans cette affirmation, c'est que nous avons pu
remarquer que les cinq fils Bouis deviennent pêcheurs et les deux filles
épousent également des patrons. Les alliances ont lieu avec des familles de
pêcheurs du côté des épouses des fils Bouis. Il y a donc bel et bien une
reproduction professionnelle. Cependant, en quoi est-ce un « milieu original »
? Nous aimerions soulever ce problème car il nous semble que la reproduction professionnelle
sous l'Ancien Régime fut monnaie courante, ainsi que la reproduction sociale en
général.
Le monde des censiers, sur lequel nous insisterons dans les prochains
chapitres, est fortement endogame
et nous allons puiser des exemples dans les familles étudiées pour ce mémoire.
Les Patte, tout
d'abord. En 1776, Jacques Joseph Charles Patte est qualifié dans un acte de «
marchand fripier.
» Son unique fils survivant, Emmanuel Joseph Usmar, était négociant en broderie,
l'un des fils de ce dernier, Auguste Philippe, négociant en batistes, linons et
gazes en fil
et ses deux fils, Auguste Emmanuel et Ernest Victor furent aussi négociants.
Sur trois générations, les Patte, en lignée agnatique, furent négociants dans
le domaine du linge et l'épouse de Jacques Joseph Charles Patte, Marie Anne
Louise Joseph Serez était fille d'un maître fripier.
Pour les censiers, l'homogamie est telle qu'elle conduit à de la consanguinité
et à de l'affinité.
À La Tour
d'Aigues, Michel Fourest, maître maréchal à forge, se marie à Delphine Abel,
fille d'un maître maréchal à forge.
Si nous n'avons pas la profession du fils, également prénommé Michel, nous
avons celle du petit-fils, Joseph Fourest : maître maréchal à forge
et la sœur de Joseph, Marie Anne Claire, épouse son cousin issu de germain
Barthélémy Mangaret.
Quant à Delphine Fourest, fille de Joseph, elle épouse
Gaspard Lombard, maître maçon,
fils d'un maître maçon
et père d'un maçon.
On pourrait
multiplier les exemples à travers la France ; nous n'en prendrons plus qu'un
seul : Les vignerons de Thonnance-les-Joinville (Haute-Marne). Simon Morlot,
vigneron, épouse sa cousine au quatrième degré ;
les parents de l'époux sont eux-mêmes cousins au quatrième degré ;
les grands-parents maternels de l'époux sont aussi cousins au quatrième degré.
Le fils de Simon Morlot, Nicolas, exerce aussi la profession de vigneron
et son épouse est fille de cousins issus de germains
dont le père est vigneron ;
quant au fils aîné de Nicolas, Claude Morlot, il fut aussi vigneron
et épouse sa très probable (multiple) cousine, Anne Morlot, fille d'une Barbier
tout comme l'époux a pour mère une Barbier, du même village.
Si notre étude ne
porte pas sur l'endogamie mais sur l'exogamie et la mixité, nous n'en sommes
pas moins conscients de la très forte endogamie présente sous l'Ancien Régime.
Nous souhaitions ici souligner que l'endogamie des pêcheurs n'est pas originale, elle est commune, d'après nos recherches. Tout comme sont communes leurs pratiques d'exogamie et
de mixité.
En effet, les
Bouis ont des pratiques exogames qui les rattachent à la terre, malgré
l'ancrage à la mer au XVIIIe siècle.
Nous avons vu que
le marinier Pierre Bouis était fils de ménager. Mais ce n'est pas tout, il
épouse en 1677
la fille d'un… papetier d'Aubagne.
Marinier, fils de ménager et gendre de papetier, voilà l'identité originale de Pierre Bouis.
Mais plus encore,
l'identité des Bouis, fortement ancrée dans Marseille, n'est pas immémoriale.
Barthélémy Bouis, le grand-père paternel de Pierre (le marinier) se marie par
contrat à Marseille en 1614
et on y apprend qu'il est natif de « Valongue », très certainement Vallongue,
quartier rural de Bandol.
Localisation de Vallongue (point rouge, Google Map)
Voilà où nous ont
conduit nos recherches. Les Bouis, une famille de prud’hommes, certes, mais
d'origines variées, tant professionnellement que géographiquement. Nous allons
désormais nous attacher à chercher des liens étroits entre patrons pêcheurs et
ménagers et plus généralement entre pêcheurs et gens de terre.
B - Être
prud'homme/patron, être ménager : un lien étroit
i. Des interactions entre terre et mer
Le 13 janvier
1737, à Marseille, eut lieu le mariage de Jean Turc et de Claire Sommeire.
L'époux est sous-comites des galères du roi, c'est-à-dire qu'il assiste le
comites qui est celui qui commande toutes les manœuvres avec un sifflet,
et l'épouse est fille d'un maître tonnelier. Les témoins sont indifféremment
sous-comites et maître tonnelier et, si l'on creuse l'ascendance de l'époux, on
trouve trace du mariage de ses parents sur la paroisse La Major.
L'époux est chirurgien et deux témoins sont « campaniers. »
L'acte de mariage
ci-dessus a été trouvé en ouvrant le registre des BMS de 1737 au hasard.
Alain Cabantous
nous apprend que les mariages homogames sont plus « lâches »
chez les matelots et officiers que chez les pêcheurs. Cependant, cet exemple
d'un lien entre l'artisan, le paysan et l'employé de galères est édifiant pour
ce qui va suivre puisque les exemples, notamment dans le milieu de la pêche,
qui est le sujet de ce chapitre, abondent. Les interactions entre terre et mer
sont incessantes. Nous ne rappellerons pas la pluriactivité des marins,
bien connue. Cependant, nous pouvons, dans un premier temps, insister
brièvement sur les relations d'interdépendance entre gens de mer et gens de
terre.
Comme chaque
individu, le pêcheur ne vit ni en ermite, ni en autarcie et les contacts avec
d'autres professions se font pour les besoins de la construction d'une maison,
pour l'achat d'un bien, etc. Nous retrouvons, dans les archives notariales,
trace de ces liens ; par exemple, le 08/08/1777,
Joseph Galline, maître maçon et entrepreneur de Marseille, reconnaît avoir reçu
de Louis Bouis, ancien prud’homme, la somme de 3 800 livres 17 sols et 6
deniers pour la réparation qu'il a effectué rue de la Bouterie près de la
fontaine de Rouvière. La même année, le 10 septembre,
Pierre Feraud, tonnelier, a reçu de Pierre Chataud,
patron pêcheur, 600 livres en remboursement des dettes contractées auprès de sa
mère. Outre le fait de montrer l'évidente absence d'autarcie chez les pêcheurs,
ce Pierre Feraud est particulièrement intéressant. En creusant dans les
registres paroissiaux de Saint-Laurent, nous retrouvons sa trace. Il se marie
le 24/11/1750
; il est tonnelier, mais fils de navigant et épouse la fille d'un cordonnier.
Les interactions se feraient donc entre gens de terre et gens de mer à un degré
particulier ; l'inscription matrimoniale dans les métiers de la mer permettrait
autant l'intégration au quartier Saint-Jean que l'inscription matrimoniale dans
les métiers de la terre. C'est ce que nous verrons plus loin avec la famille
Lieutaud.
Cependant, peut-on
envisager des interactions profondes
entre terre et mer sans qu'il y ait une réciprocité matrimoniale presque
anthropologique
? Nous pensons que c'est le cas, bien que notre corpus documentaire soit trop
étroit pour répondre à cette question de manière catégorique.
Ainsi, nous
trouvons, le 19/05/1777
une élection organisée par le corps des marguilliers et des anciens
marguilliers. Cette élection se déroule dans la maison des prud’hommes des
patrons pêcheurs. Il y a donc un contact sans réciprocité matrimoniale ou
impératif économique ; les marguilliers ne semblaient pas avoir de «
maison » pour leur corps et ont donc fait appel aux prud’hommes des patrons
pêcheurs pour cela.
Les témoins aux
contrats de mariage peuvent aussi être un bon indicateur des réseaux qui se
tissent entre gens de mer et gens de terre. Comme l’écrivent Scarlett Beauvalet
et Vincent Gourdon : « Les témoins au mariage, de par leur nombre, sexe,
qualité ou profession, permettent d'appréhender l'environnement social, les
réseaux dans lesquels s'insèrent les individus et les modalités de leur
constitution.
» Nous trouvons ainsi, au mariage de Pierre Bouis et de Magdeleine Long, en
1677, un témoin du nom d'Antoine Vincens, maître boulanger.
Au mariage de Pierre Étienne et d'Anne Ripert, en 1697, nous trouvons un
marchand comme témoin.
Un autre marchand, Jean Bompard, se trouve présent au mariage de Louis Ripert
et de Thérèse Fabron (parents d'Anne Ripert) en 1678.
Au contrat de mariage des parents de Thérèse Fabron, Luc Fabron et Anne Barnel,
nous trouvons comme témoin un maître apothicaire.
Il serait intéressant
de relever, chez un notaire, tous les contrats de mariage des pêcheurs et de
faire une étude quantitative pour voir dans quelle proportion les actes
révèlent l'ouverture du réseau des patrons de Marseille. Il nous semble plus
vaste que le simple milieu de la mer, et, plus encore, il nous semble dépasser
l'horizon du quartier Saint-Jean. C'est ce que nous allons essayer d'étudier
dès à présent, le passage entre des paroisses éloignées, rurales ou maritimes,
et celle du quartier des pêcheurs, la paroisse Saint-Laurent.
ii. De paroisses ancrées dans la terre, à la
mer
Les Lieutaud sont
originaires de la paroisse Saint-Marcel, quartier d'agriculteurs.
L'époux, Joseph Lieutaud, est maître tonnelier,
originaire de Saint-Marcel et probablement fils d'agriculteurs ou d'artisans,
et son épouse, Marguerite Jauvas, est fille de matelot.
Ainsi, de la paroisse Saint-Marcel, les Lieutaud arrivent au quartier
Saint-Jean, probablement pour les besoins de l'industrie de la pêche étant
donné leur profession de maîtres tonneliers.
Ce qui semble frappant dans la généalogie ascendante de Stanislas Lieutaud,
c'est que, si la lignée agnatique est celle de maîtres tonneliers, les lignées
cognatiques sont liées à la mer. Il serait possible d'émettre l'hypothèse que
ce sont les maîtres tonneliers qui ont tenté de s'intégrer aux gens de mer ;
cela montrerait qu'il n'y a pas de rejet des gens de mer mais un attrait pour
eux, sinon de prestige, du moins vis-à-vis d'intérêts financiers. On peut
supposer que Joseph Lieutaud, cet artisan de Saint-Marcel, fait un mariage
exogame, afin de se voir ouvrir le marché des tonneaux de ce quartier
essentiellement tourné vers la pêche. Son fils Emmanuel, également tonnelier,
se maria aussi avec la fille d'un pêcheur et, peut-être, de par son intégration
familiale, de par son grand-père maternel déjà dans le milieu, il a pu épouser
la fille d'un prud’homme.
En regardant
l'arbre ascendant de Stanislas Lieutaud (page 36), on note le lien avec les
Bouis ; en effet, la branche Lieutaud n'a pas été étudiée au hasard mais en
tant que branche alliée des Bouis. Et nous avons vu l'origine terrestre des
Bouis. Ce n'est pas une exception, au contraire. Les exemples se multiplient et
nous allons en présenter quelques-uns.
Revenons sur les
Bouis ; Catherine Magdeleine Bouis, fille de Pierre et de Thérèse Carle, s'est
mariée le 30/10/1757
avec le patron pêcheur Jean Joseph Martin. Celui-ci est fils du patron pêcheur
Pierre Martin et de Venture Arden.
Si l'on s'arrête là, nous avons une endogamie sociale et géographique, mais, en
remontant d'une génération, on trouve le mariage des parents de Pierre : Claude
Martin et Catherine Villecrose
et on y apprend que l'époux est natif de Tallard… où il y avait fort peu de
chances que sa famille eût été composée de pêcheurs.
Le même cas de
figure se présente pour la famille Maillet. Nous trouvons dans les archives, le
patron pêcheur marseillais
Esprit Maillet. Ses deux mariages, en 1720
et en 1743
nous renseigne sur sa date de naissance ; il serait né vers 1701 et le second
mariage indique une naissance à… Aix-en-Provence. Cela semble faux et ce, pour
plusieurs raisons. Tout d'abord, son premier mariage l'indique comme
Marseillais. Ensuite, et nous allons le voir après, le mariage de sa sœur est
éclairant à plus d'un titre.
Esprit Maillet est
fils d'un autre Esprit Maillet et de Marthe Gouet. Et leur mariage fut bien
célébré en 1683
à Aix-en-Provence ! Cet acte nous renseigne sur l'origine des époux et Esprit
Maillet n'est ni originaire d'Aix, ni de Marseille, mais d'Oraison (actuelles
Alpes-de-Haute-Provence). Là aussi, l'on peut se permettre de douter d'une
origine maritime…
Ce qu'il y a
d'étonnant avec le couple Maillet-Gouet d'Aix-en-Provence, c'est que nous
trouvons au moins un autre enfant, une fille prénommée Anne qui part aussi à
Marseille où elle épouse, en 1709,
Antoine Mazelly, matelot.
Cet acte est
intéressant à plus d'un titre. Déjà, il nous apprend que l'épouse, née vers
1688, vit sur la paroisse des Accoules depuis plus de quinze ans avec sa mère,
Marthe Gouet. Cela ferait arriver la famille aux Accoules vers 1694. Or, son
frère, Esprit, serait né vers 1701 à Aix d'après son second mariage. D'après le
mariage de sa sœur, quand il avait environ huit ans, sa famille était déjà sur
Marseille depuis presque une décennie. Ainsi, Esprit Maillet II serait bien né
à Marseille mais de parents mariés à Aix-en-Provence dont le père est
originaire d'Oraison.
Plus encore,
l'époux de sa sœur, Antoine Mazelly, est matelot. Le frère et le beau-frère
exercent donc une profession directement liée à la mer. Mais, Antoine Mazelly
est fils d'Elzéar et de Magdeleine Martin, mariés en 1677 à… Aix-en-Provence.
L'époux est dit originaire de Robion dans le diocèse de Cavaillon et l'épouse
est originaire du diocèse de Sisteron. Cela montre bien l'extrême exogamie
géographique et les origines variées des pêcheurs et gens de mer de Marseille.
Cependant, notons
une chose encore plus étonnante : l'indifférence dans les alliances
matrimoniales entre la terre et la mer.
Ascendance de Stanislas Lieutaud
3. Les alliances matrimoniales : Étude de cas
À partir d'une
étude de cas, nous allons essayer de montrer qu'il y avait, chez les pêcheurs
comme chez les paysans, une indifférence à la fois à la mer et à la terre.
Le centre de cette
partie tourne autour de Nicolas Pourrière, maître d'ache.
Son métier, lié à la mer, n'en fait pas un pêcheur : ce qui ne l'empêche
pas de contracter mariage en 1610
avec Anne Lafont, fille d'un marinier, soit un pêcheur. Ce qui est intéressant,
c'est que le père de Nicolas Pourrière, nommé aussi Nicolas, était jardinier,
comme cela est indiqué dans son contrat de mariage en 1582.
Peut-on émettre l'hypothèse d'une
pluriactivité de Nicolas Pourrière ? Un changement de carrière comme cela se
fit parfois ? Nous pouvons écarter ces deux hypothèses grâce à l'inventaire
après-décès
et la vente des meubles
de ce jardinier. En effet, l'inventaire après-décès nous renseigne sur la
profession du défunt : il était jardinier « au jardin que
ledict deffunct tenoit a ferme du couvent des freres prescheurs scitué au
terroir dudict Marseille au pres Le Molin dudict couvent.
» Quant à la pluriactivité, elle est écartée par l'inventaire et la vente des
meubles qui n'indiquent pas de matériel maritime, mais des mulets, des
chemises, une caisse d'airain, un pourpoint, un escabeau, etc. Un nécessaire de
maison et des biens d'agriculteurs.
En
somme, un jardinier est père d'un charpentier de marine qui épouse une fille de
marinier.
Anne
Delafont (ou Lafont) est cette fille. Son père, marinier, épouse en 1581
Jeanne Albaye. Tous deux marseillais, le père de l'épouse, Balthazar Albaye
est… procureur aux armées.
Jean Delafont,
marinier, est fils de Jean et de Bertrande Maillet, dont nous trouvons le
contrat de mariage en 1557.
L'époux n'est pas originaire de Marseille, contrairement à son épouse. Mais
notons surtout sa profession à son mariage : marchand.
Revenons à Nicolas
Pourrière, maître d'ache. Avec son épouse, Anne Delafont, ils ont eu une fille,
Lucrèce, qui épouse par contrat en 1656
Mathieu Roubaud, marchand.
Mathieu Roubaud,
marchand, est fils de Jérôme et de Catherine Clavier, mariés en 1599.
Cependant, nous ignorons la profession de Jérôme Roubaud. Tout au plus, en
creusant l'ascendance, trouve-t-on la profession du père de Jérôme, Pierre
Roubaud, qui passe un codicille en 1586.
Il était ménager.
De ce couple
naquit Anne Roubaud qui épousa en 1679
Claude Galine, dont nous ignorons la profession. Cependant, le père de celui-ci,
Léonard Galine, était calfat comme nous l'indique son mariage en 1628
avec Louise Pinatel.
Léonard Galine est
fils de Honoré (dont nous ignorons la profession), lui-même fils
d'Antoine, patron pêcheur, comme l'indique son testament en 1596.
Si cela peut convaincre le lecteur de l'ouverture du corps des patrons pêcheurs
de Marseille, notons que ledit testament nous apprend qu'Antoine Galine, bien
qu'il fût patron pêcheur de Marseille, était originaire de Berre.
Claude Galine et
Anne Roubaud eurent au moins un fils : Antoine Galine († 1764).
Celui-ci, comme son grand-père et peut-être son père, exerça la profession de
maître calfat. Cependant, l'on pourrait penser à une transmission de père en
fils avec une forme d'endogamie. Il n'en est rien puisqu'il épouse en 1719 Anne
Rose André. Ce mariage est célébré à Allauch,
lieu de baptême de l'épouse.
Si nous ignorons la profession de son père, Toussaint André, nous savons, par
l'acte de mariage de celui-ci qu'il est natif de… Pourrières.
À l'exogamie de profession s'adjoint une exogamie géographique.
Notons que du
couple Galine-André, il y eut de nombreux enfants. Nous retiendrons Michel Ange
et Jean Louis, les seuls dont nous ayons trouvé un mariage. Michel Ange est
maître cartier, à savoir fabricant de cartes à jouer, de tarot, etc… Rien à
voir avec son père, maître calfat. Quant à son frère, Jean Louis Galine, il était
maître tailleur de pierres.
Nous nous
arrêterons là pour la démonstration de l'exogamie de métiers concernant cette
descendance.
Il est possible de
noter un aller-retour entre terre et mer sur plusieurs générations :
En bleu, nous
signalons les métiers de la mer et en rouge les métiers de la terre. Par
métiers de la mer, nous entendons les métiers sur mer et non liés à la mer car
en effet, et nous l'avons vu, même le maître tailleur de pierres, s'il
construit des maisons pour les pêcheurs au quartier Saint-Jean, pourrait être
considéré comme lié à la mer car son
activité dépendrait des succès des pêches. Finalement, par cet aller-retour
entre terre et mer qui s'observe dans cette famille, il est possible d'avancer
l'hypothèse d'une indifférence à la terre comme à la mer.
C - Le destin des
lignées prud'homales au XIXe siècle
Au XIXe siècle, la prud'homie
survit, seule corporation à résister à la Révolution française. Pour autant,
nous notons un désintérêt de certaines lignées de pêcheurs pour la mer et un
retour à la terre, passant la plupart du temps par l'artisanat.
Marie Berengier, fille du patron pêcheur
Guillaume Berengier et de Marie Magdeleine Bouis, se marie en 1782 avec un
cordier, Jean Louis Eygasier (1759-1811).
De ce couple sortirent trois enfants :
— Marie Magdeleine Antoinette qui épouse
en 1815
un tonnelier de Martigues,
— Marie Virginie qui épouse en 1819
un emballeur.
Daniel Martin Ponchin et Marie Magdeleine
Antoinette Eygasier eurent un fils Charles Henri, tonnelier comme son père, qui
se maria en 1846
à une couturière.
Marie Virginie et son époux Pierre Julien
Garnier eurent une fille, Marie Eugénie qui eut un fils hors mariage
avec son futur époux
Jean Baptiste Alphonse Lombard, de la famille de La Tour-d'Aigues. À la
naissance de leur fils, André Alphonse, ils vivaient en concubinage au 4, rue
d'Aubagne et le père était négociant bourrelier. À la génération suivante,
André Alphonse, qui devient négociant tanneur, épouse en 1864
sa cousine Marie Mathilde Justine Ricard.
Marie
Eugénie Garnier
Marie
Mathilde Justine Ricard
Ainsi, la famille s'éloigne de la mer pour
y revenir à la génération suivante avec Adolphe Marius Charles Lombard,
officier-mécanicien pour navires.
Adolphe
Marius Charles Lombard
Charles Lombard n'était pas un simple
mécanicien, mais était visiblement aisé. Propriétaire d'une maison boulevard de
Louvain vers 1925,
il venait de déménager de la rue Edmond Rostand où il s'était installé vers
1916
après avoir quitté son appartement de la rue de Rome.
Son épouse, Suzanne Morlot, sans profession, était orpheline de père et de mère
depuis sa prime jeunesse, bien que son père exerçât le métier de négociant et
eût pu donc lui léguer quelques biens, ainsi qu'à son frère. Malgré cette
aisance financière apparente, les portes du Tout-Marseille
ne lui furent pas ouvertes comme le montre son absence dans l'édition de 1937.
Ses nombreux enfants firent tous des mariages avantageux dans leur milieu, bien
que seule Viviane Prat, épouse de Jean Lombard, eût ses parents dans le Tout-Marseille, bottin mondain de la
cité phocéenne.
Cependant, malgré le retour à la mer de
Charles Lombard, on est loin du pêcheur embarqué, du marinier ou du simple
matelot. Cette ascension professionnelle s'explique par les Lombard, par un
départ du bourg de La Tour-d'Aigues vers la ville de Marseille et par des
mariages réussis.
Il nous reste à nous interroger sur le
concept de « strate sociale » dans les sociétés urbaines. En effet, nous avons
tenté de montrer, dans ces quelques pages, que le ménager peut s'allier au
pêcheur. Ne serait-ce pas le signe d'un sentiment d'appartenance à une même
strate de la société ?
Cité par Sklaeren Schuiller, «
Emmanuelle Charpentier, Les Littoraux et les hommes. Sociétés et espaces des
côtes nord de la Bretagne au XVIIIe siècle, thèse de
doctorat d’Histoire, soutenue à l’Université de Rennes 2, le 2 décembre 2009 »,
Histoire & Sociétés Rurales,
2011/2 (vol.36), p.232-236 (extrait cité p.236).
Arnaud Baubérot et Florence Bourillon, Urbaphobie ou la détestation de la ville aux XIXe et XXe
siècles. Actes du colloque réuni à Paris-12-Val de Marne en mars 2007,
CRHEC, Éditions Brière, 2009.
Fulgence Delleaux, Les censiers et les mutations des campagnes
du Hainaut français. La formation originale d'une structure socio-économique
(fin XVIIe - début XIXe siècle), Namur, Presses
Universitaires de Namur, 2012.
Gilles Le Bouëdec et al. (dir.), Entre terre et mer. Sociétés littorales et pluriactivités (XVe-XXe
siècle), Rennes, PUR, 2004.
Scarlett Beauvalet et Vincent Gourdon, « Les liens sociaux à Paris au
XVIIe siècle. Une analyse des contrats de mariage de 1660, 1665 et
1670 », Histoire, Économie et Société,
17, octobre-décembre 1998, p.583-612. (p.586 pour cette citation).